Je vous attendais…
Je ne sais pas ce qui a motivé votre venue,ni si vous resterez assez longtemps pour bien apprécier ce moment.Qu’importe,vous trouverez peut-être ici ou là un texte ou un poème qui correspondra à ce que vous avez ressenti un jour ou qui vous fera connaître d’autres émotions.Si l’ennui est au bout du chemin,vous n’aurez perdu qu’un peu temps,mais c’est le risque de toute découverte,de toute aventure.
J’ai pensé que ce blog était un bon moyen pour donner une nouvelle chance à tous ces mots dont certains ont déjà été édités ou mis en musique.
Je sais qu’il ne sera pas toujours évident pour certains d’entre vous,de transmettre ici ce que vous avez ressenti sur ce que vous aurez lu,par pudeur parfois,ou par peur d’être maladroit.Il se peut tout simplement que vous n’ayez rien aimé,et dans ce cas,l’indifférence ne s’exprime pas,ou si peu. Je pense qu’il est néanmoins important,pas seulement pour moi,de faire partager vos sentiments car ils peuvent donner un jour nouveau à certains sujets.
Tout ce que je peux vous dire,c’est que la richesse de ce blog ne se trouve pas systèmatiquement dans les mots que j’ai écris, mais dans les nombreux commentaires déjà présents.
Bonne visite
Thierry Delprai
C’est un vrai plaisir de te lire et de mieux se comprendre au travers de tes mots ! Ta pensée est à la fois limpide, c’est à dire pure, mais aussi simple comme la vraie clarté authentique, elle parle de nous, de l’humain, avec des questionnements de bases, avec des questions essentielles, des regards et des regrets parfois, des chemins toujours… Tu ouvres ici par tes mots un lieu intelligent reposant et vivant… Tu as la simplicité aussi de n’être pas donneur de leçon mais de rechercher un vrai dialogue en sachant écouter ce que les murs te renvoient en écho… Merci à toi
Ludmilla lettresetlenez.unblog.fr |
déc 5, 10:34 —
ABUS DANGEREUX
Il était une fois
Moi.
C’est une belle histoire,
Qui ne se termine pas.
Ca ne parle que de moi,
Mais c’est si agréable.
Et puis, on s’habitue très vite.
Quelques mots, pour quelques reproches,
Et je mets ma conscience dans ma poche.
Je fais le tour de moi,
Dans le maximum de jours,
Mais je vais certainement dépasser l’horaire.
Vous croyez que je m’amuse en route ?
Et bien oui, j’avoue, je déguste, je savoure.
Je sais, c’est de la gourmandise, j’ai un peu honte.
Comment dites-vous ?
Mais bien sûr, il en reste…tenez,
Alors, qu’en pensez-vous ?
Oui, c’est spécial, disons que c’est différent !
Mais vous êtes tout blanc, vous ne digérez pas ?
Vraiment je suis désolé !
Une allergie à moi, embêtant.
Ah non, moi jamais, en général, je me supporte bien.
Je ne me suis jamais rendu.
C’est sûr, il ne faut pas en abuser,
Comme toutes les bonnes choses du reste !
Tenez, prenez ceci, cela vous fera du bien.
Ce n’est rien, seulement un anti-moi.
Mais rassurez-vous, je ne suis pas immortel.
LA FEUILLE BLANCHE
Une feuille blanche, une feuille morte,
Au petit matin, sur une table de bois,
Et l’odeur du café à travers la porte,
Ma tête étourdie,
Mes doigts engourdis,
Je n’ai besoin que de toi.
Quelques livres sur un lit défait,
Petite chambre sans loi,
Derrière la vitre, quelques fumées,
Papier dans la corbeille,
Inspiration que rien n’éveille,
Je n’ai besoin que de toi.
Mon visage dans la glace,
Ton visage au fond de moi,
Un peu de café au fond de ma tasse,
Et je me réveille,
Dehors, dehors le soleil,
Je n’ai besoin que de toi.
Une feuille blanche, une feuille morte,
A petit matin, les rêves se noient,
Mais formeront encore ce soir mon escorte,
L’amour s’évapore,
L’espoir habite mon corps,
Et toi, tu n’as pas besoin de moi.
EXPLORATION
J’ai fait un petit trou dans ma tête,
Et j’ai envoyé mes yeux,
Explorer cet endroit curieux,
Dommage qu’ils aient oublié leurs lunettes.
Ils se sont donc perdus,
Et moi, je n’ai rien vu.
Pour qu’ils retrouvent le jour,
Je suis parti à leur secours.
On se retrouve côté cœur,
Notre présence le met de mauvaise humeur,
Il nous dit, ça ne va pas la tête,
Sortez d’ici où je m’arrête !
Je me présente comme le propriétaire,
Heureux de faire sa connaissance.
Il me répond sans complaisance,
Qu’il n’est jamais trop tard pour bien faire.
Il ajoute, je n’ai ni maître ni loi,
Rien, pas même vous, ne me contrôle.
Jamais vous ne m’adressez la parole,
Vous pouvez donc vous passer de moi.
Alors le salaud a tout arrêté,
A l’extérieur on a conclu à un suicide,
Sortez-moi d’ici, c’est un homicide,
Et je peux le prouver !
La morale de cette histoire,
C’est qu’avec le cœur, pas de pacte,
Et avec les yeux mieux vaut prévoir,
Des verres de contact.
(texte modifié ou plutôt amélioré selon les conseils de Lucaerne)
J’M'EN FOUS
23 septembre, 2009, 11:26
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Tous les soirs devant mon petit cube,
Je regarde les infos après la pub,
Ils parlent encore du Tchad et du Liban,
Mais moi, j’m’en fous, je suis vivant !
Tous les matins devant mon café,
J’me prends au sérieux en lisant « Le Monde »,
Ils écrivent encore sur le « tiers monde »,
Mais moi j’m’en fous, j’ai bien bouffé.
Tous les jours dans ma caisse à frimer,
J’écoute ma petite boîte à paroles,
Ils annoncent encore une hausse du pétrole,
Moi, j’m’en fous, j’ai la voiture de société.
Tous les jours au boulot,
Les collègues réclament leur part de gâteau,
En mendiant toujours une augmentation,
Moi, j’m’en fous, c’est moi le patron.
Ils annoncent ce matin une guerre nucléaire,
Que c’est la dernière mondiale,
J’ai toujours dit que ça finirait mal,
Mais j’y pense, j’m’en fous, j’suis mort hier.
QUAND LA MER SE RETIRE
La plage était immense et nue,
Le sol était dur et craquelé,
Comme si la terre avait tremblé,
Comme si la terre était frileuse.
Seuls, deux enfants jouaient,
Trop petits pour voir là-bas,
La mer qui galopait.
Ils avaient délimité chacun leur territoire,
Par des traits dans le sable.
Une simple ligne aurait suffi,
Pour se partager l’immensité,
Mais quelques mètres carrés leur suffisaient.
Le premier avec quelques galets,
Construisit un beau et solide château,
Protégé par des murailles et des fossés remplis d’eau.
Le deuxième avait bâti une simple maison,
Avec un jardin composé d’algues et de coquillages.
Le châtelain fier de lui observa son voisin,
Mais il ne put que rire devant cette frêle construction.
Pour prouver ses dires, il prit un seau d’eau,
Et aspergea la petite maison,
Qui s’écroula.
L’enfant triste mais résigné, s’éloigna,
Et recommença sa maison un peu plus loin,
Le châtelain s’empara des algues et des coquillages,
Et revint visiter son ex-voisin.
Il voulut à tout prix construire sa bâtisse.
L’autre cette fois se mit en colère,
Et ce fut la dispute.
Le château fut détruit,
Des coups de poings furent donnés,
Le conflit dura assez longtemps,
Et quand tout fut fini, il était trop tard,
La mer les avait encerclés.
Quand l’eau se retira, il ne resta d’intact
Que quelques blockhaus.
La terre était immense et nue,
Le sol était dur et craquelé,
Comme si la terre avait tremblé,
Comme si la terre s’était vengée.
Note : On raconte qu’un jour,
Les hommes trop préoccupés à se battre
Et à imposer leurs idées,
Seront anéantis par les éléments naturels,
Dont ils n’auront pas pris le temps de s’occuper.
COURS PRIVE
J’ai roulé plein phare,
Pour éblouir, pour séduire,
A la recherche d’un amour sans fard,
Je n’ai trouvé qu’un miroir pour me sourire.
Que vaut l’amour,
Au cours du jour,
Pour ceux qui n’attendent que la nuit,
Pour tromper l’ennui.
Peut-être qu’aimer s’apprend,
Prendre des cours chaque jour,
Des cours privés d’amour,
Peut-être qu’aimer ça prend…du temps.
DECLARATION
Comme il doit être facile de vous aimer,
Belle demoiselle, mais savez-vous que je me retiens,
Comme si j’avais peur de vous souiller,
Comme si j’étais sûr, que pour moi, vous êtes trop bien !
J’imagine parfois, pardonnez-moi cette audace,
Que le soleil réveille au petit matin, nos corps confondus,
Mais cette confession, je le sens bien, vous agace,
Vous allez penser que c’est encore une histoire de cul !
Voyez à quel point vous me troublez,
Et je m’indigne avec vous, de ces rimes légères,
Mais si je dois vous aimer,
Dois-je renoncer à être sincère ?
Vous croiserez tant de princes charmants,
Qui ne vous dévoileront que leurs qualités,
Je trouve cela bien agaçant,
C’est de la concurrence déloyale, vous savez ?
A mes propos, je vous vois déjà sourire,
Je n’ai pas encore pris le départ, il est vrai,
Pour vous faire la cour, pour vous séduire,
Et je m’imagine déjà sur la ligne d’arrivée.
Mais comprenez mon impatience,
Dans cette course à obstacles sans témoin,
Jusqu’à la mairie du moins,
Je redoute tant votre indifférence !
Comme il est facile de vous aimer,
Belle demoiselle, mais savez-vous ce qui me retient…
J’ai déjà si peur de vous perdre à jamais,
Avant même de vous avoir demandé votre main !
UNE SOIREE BIEN REMPLIE
Elle m’avait dit : « assieds toi là,
Et ne bouge pas ! »
Sans complexe devant moi,
Elle se déshabilla,
Des choses qu’on voit qu’au cinéma.
Je ne bougeais toujours pas.
« Mais qu’est-ce que tu attends, me demanda t’elle,
Que j’attrape froid ? »
Je lui lançai une couverture,
Et elle, une gifle dans la figure.
Elle me traita d’imbécile,
Puis partit en claquant la porte.
J’avoue que je n’ai pas compris,
Je ne sais pas ce qu’elle est devenue,
Je ne l’ai plus jamais revue.
S’il vous plaît, si un jour vous la rencontrez,
Dites-lui de me rendre ma couverture.
Merci.
IMPOSTURE
Peut-être que devant l’amour,
Je serais comme l’enfant,
Qui ouvre ses yeux tout grands,
Comme ébloui par le jour.
Je jouerais peut-être à l’homme mûr,
En faisant briller mon auréole,
Comme on cire ses chaussures,
J’aurai le premier rôle.
Je jouerais à l’homme fort,
Au dur qui n’a peur de rien,
A celui qui n’a jamais tord,
Le ridicule ne tue point.
Ou j’écrirais des poèmes,
Trop timide pour dire je t’aime,
Prenant le risque de laisser s’envoler
Ma bien-aimée au bras d’un autre chevalier.
On m’aimera pour ce que je suis,
Et si l’amour rend aveugle, tant pis,
J’aurais gâché deux vies,
Pour avoir trop joué la comédie.
LE PAYS DE GREENWICH
Je l’appelle le pays de Greenwich,
J’y reviens parfois en me souvenant,
Au gré de ma mémoire en friche,
Mais c’est vrai, ça fait longtemps.
C’était le temps des bêtises journalières,
Où j’avais le diable dans le ventre,
Mais n’étais pas tout à fait un cancre,
Simplement un élève peut mieux faire.
Aujourd’hui, je suis trop vieux,
Pour les marchands de sable,
Je ne crois plus au diable,
Même si je le tire par la queue.
Au pays de Greenwich,
J’y reviens de temps en temps,
En ce temps là, j’étais plus riche,
Et ne le serai jamais plus autant.